jeudi 9 juillet 2009

Jean-Pierre

Jean-Pierre

Elle s’appelait Céline, elle aimait Jean-Pierre
Le chanteur troubadour à la voix de velours
Ah ! qu’elle l’adorait ! Elle aurait donné cher
Pour lui dévoiler, fière, ses plus beaux atours

Quand il entonnait sa chanson : T’es belle !
Les frissons lui couraient le long de l’échine
Elle était certaine qu’il la chantait pour elle
Sa complainte sensuelle, brûlante et divine

Elle connaissait par cœur tout le répertoire
De son idole adorée, de l’amour de sa vie
Elle faisait jouer lorsque tombait la nuit
Ses airs préférés, le cœur rempli d’espoir

Elle parlait de lui comme s’il était un dieu
Elle en était folle, s’en était fort visible
Dans ses rêves fous, elle faisait le vœu
D'attendre jusqu’au jour où il serait libre

Mais lui l’ignorait, ne la connaissant point
Et pendant que Céline se mourait d’amour
Jean-Pierre, inconscient, allait son chemin
Avec sa Diane, la compagne de ses jours

Jean-Claude ST-LOUIS

mercredi 8 juillet 2009

Bienvenue

Bienvenue

Bienvenue, à vos plumes
Ils doivent concilier les intérêts
Les attributs du passé
Les chars des agrumes

Amour puissant des vallons
Lorsque les turpitudes cessent
Voici le temps de la jeunesse
Amour dans les herbes des moutons


Bienvenue, amour des nus
Lorsque les ombres divisent le miroir
Ils veillent au bon respect des avenues
Les anges descendus de la mémoire

Amour dans tes rôles différents
Chats aux prunelles d'onyx
Au niveau local des verres de pastis
Arc de fer suspendu dans les chants

Rasib NICOSI

mardi 7 juillet 2009

Rame

Rame

Rame, Rame, Rame, Rame !
Cette injonction me hantait l’esprit !
La chaloupe fendait les flots, sans bruit,
Légèrement balancée par les lames.

Toute une vie avait été parcourue
Au rythme saccadé d’un rameur
Qui dans un monde sans lueur
Recherchait un fanal hors de vue.

Rêve, Rêve, Rêve, Rêve !
Cet état donnait une petite chaleur.
Quoique furtive et si brève
Mais richement emprunte de bonheur !

Rame, Rame, Rame, Rame !
Pour que le rêve se réalise,
Pour qu’une vie virtuelle soit de mise
Dans un monde routinier au drame.

Drame des sentiments
Drame du désespoir
Drame d’un bonheur inexistant
Drame d’un monde peint de noir

Rêve, Rêve, Rêve, Rêve !
A cet état de choses où sourire,
Tendresse rivalisent avec plaisir
Pour que joie vive sans trêve !

Mais rame sans cesse
Sur la mer houleuse de vie
Car seul si l’effort n’a point de cesse
Au bout des flots, l’humeur sera ravie !

Robert DEROM

lundi 6 juillet 2009

Neurasthénie

Neurasthénie

Tu m'inspires tant d'idéal mais tant de crainte
Je ne sais guère ce qui anime tes yeux
Est-ce l'amour ou une rage presque éteinte ?
Je ne sais plus si tes bonsoirs mourront adieux

Quand la foudre de clarté s'éclipse sans bruit
Il n'y a qu'un sourire qui puisse, radieux,
Dans l'âtre qui rugit au profond de mes nuits,
M'éviter l'affliction de ton oeil périlleux

Le désarroi subjuguant ma conscience absente
Trompe mes sens dans des ramures de névrose
L'asthénie qui farde ma déception récente
Coagule ma raison dans son flot morose

Est-ce torture de t'égarer de mon coeur ?
Est-ce une joie de te lier à d'autres blessures ?
Pour moi, c'est ainsi qu'un supplice inquisiteur
Martyre, ton exil ulcère mes fissures

Cette mélancolie qui m'encense d'un mal
Plonge mes yeux dans une marée infernale
De houles fougueuses et d'écumes saumâtres
Un orage de larmes aux spasmes noirâtres

Patrick VIOLETTE

dimanche 5 juillet 2009

Enfant squelette.

Enfant squelette.

Aux confins de la solitude des amours
Exutoires de tous nos instincts grégaires
Collent les désirs qu'on croit vibrant pour toujours
Des appétits sexuels très éphémères

Poussent alors des roses sur les terrains secs
Aux parfums sublimes de toutes promesses
Les femmes voient Apollon en chacun des mecs
Les hommes ont les idées couleurs caresses

Des milliards et demi d'hommes et de femmes
Logés à l'enseigne de leurs belles ammours
Vagabondent avec ce long vague à l'âme
Dans les attachements à l'autre pour détour

La liberté se conjugue mieux en couple
Face aux adversités des plaisirs onéreux
A coups de sang en approches parfois souples
Les humains se cherchent et se plaisent à deux

Nés des amours les êtres sont faits pour aimer
Et leur quête traque les frissons du désir
D'un autre pareil en qui se différencier
S'entr'aimer pour oublier un peu de mourir

Sur le sein d'une mère à la source tarie
L'enfant squelette tète au vide du futur
Seul il s'absente aux sensations de ses envies
D'amour chaud à boire sur des lèvres futures'

En fleuve puissant la multitude des vies
Coule de sa forte inertie vers ses amours
Folles et bacchanales d'un temps sans répit
De rencontres sur un sang rouge de velours.

Jean-Marc BUTTIN

samedi 4 juillet 2009

A cherche peur.

A cherche peur.

Loin des yeux loin du coeur
Dévoreur de bonheur
Au feu de l'intérieur
Brûler à cherche peur

La distance ne fait rien au désir
Qui vagabonde au gré de ses pulsions
A la recherche des plus doux plaisirs
Où l'amour s'abandonne en déraison

Au creux du coeur nos belles tendresses
Se traînent en chagrins câlins du temps
A consoler aux courbes de fesses
Qui s'offrent à la sève du printemps

Au détour de l'oubli des promesses
S'ouvrent des yeux au regard des envies
Miroirs du désir d'autres caresses
Et de baisers qui étouffent les cris

L'absence se perd au fond de ciel bleu
Se croyant oubliée reste tapie
Aux plis de draps au parfum merveilleux
A geindre en silence aux ombres de vie

Nos amours se confondent à chercher
La trace de l'autre au bonheur floué
A jouer à s'aimer pour oublier
Qu'un amour vit tout au fond déchiré

Loin des yeux loin du coeur
Dévoreur de bonheur
Au feu de l'intérieur
Brûler à cherche peur.

Jean-Marc BUTTIN

vendredi 3 juillet 2009

L'enfant des rues

L'enfant des rues

Petit homme aux mains noires
Fragile enfant qui dort
Douce fureur du soir
Lumière du décor

Pâle garçon qui rêve
Client des grands parloirs
Ta vie n'est qu'une trève
Dans l'écho des miroirs

Petit gosse battu
Innocent des idées
Petit gamin des rues
Implorant la pitié

Sage caresse humaine
Petit homme qui pleure
Qui demande la haine
Ce n'est pas toi qui meurs

Julie TOURNET

jeudi 2 juillet 2009

Comme une fleur

Comme une fleur

Je suis comme une fleur je ne vis qu'une saison mais je
Règne sur mon royaume
Il se trouve que ma saison est terminée et je dois m'en
Aller
Adieu maman adieu papa je vous regarde une fois pour Gard
J'ai dû faire un choix et je me suis décidée je pars
Ne m'en veullez pas je ne peux plus supporter la souffrance
Je m'en vais vers cette
Soi-disante lumière je me pose plein de questions c'est Vrai
Je vous regarde pour la dernière fois et je ferme mes yeux

Stécy VERGE

mercredi 1 juillet 2009

La cruauté d'un monde

La cruauté d'un monde

Assise au milieu d'un pré,
Fleur parmi les fleurs,
La petite fille
Effeuille une marguerite,
Et chaque pétale enlevé
De ses mains enfantines
Vient mourir à ses pieds
En un tapis immaculé !
Image poétique
De l'innocente beauté...

Zoom sur l'image :
Le pré est rouge sang,
La mort y a planté
Son funeste décor...
La petite fille
Saute à cloche-pied,
Sa jambe engloutie
Par une gargantuesque mine,
Et elle entre dans la ville
En haillons de souffrance...

L'horreur a dévoré sa mémoire...
De son regard perdu
A son corps torturé,
Dans la nuit bombardée
Elle erre, l'âme en enfer,
A la recherche de...

Elle a tout oublié...
Elle a tout...
Elle a...
Elle...
...

Laurie SCODELLER


mardi 30 juin 2009

Crevasses.

Crevasses.

Une seringue a percé le coeur du doute
Injection de vide dans une vie sans fond
L'absence au monde comme ultime redoute
D'un plaisir impuissant à jouir pour de bon

Le temps glisse sur un glacier froid souvenir
Où les chutes en crevasses sont un bonheur
Flou d'illuminations noires à se mentir
A l'ombre du manque de l'attache à la peur

Chercher à sentir ce qui ne se goûte plus
A l'effacement d'un corps mort pesant d'histoire'
La douleur se refuse aux descentes de rue
Où rien n'est donné où l'on paye pour se voir

Lécher le sang séché de larmes de visions
D'amours avortées aux naïves croyances
D'être certain de n'être rien aux confusions
D'une main gifle molle de désespérance

L'amour s'infuse en acide pénétration
D'un mélange chaud de pied de nez à la mort
Il passe des couleurs aux reflets d'abandon
Over dose au coin de rue un homme hors son corps

Voyage déjà aux affres du non retour
L'esprit libre du poids de ses douleurs sourdes
Rencontre de l'oubli des rêves sans amour
La ville alentour trouve la chaleur lourde.


Jean-Marc BUTTIN

dimanche 28 juin 2009

A l'Absente

A l'Absente

Le jour décline
Et je m'incline
La fumée de ma bouche s'envole
Et mes pensées deviennent folles
Je vois trembler les arbres
Ils ont peur de l'orage
Je vois trembler mon âme
Et j'ai peur du naufrage

L'absence est lourde
L'absence me noie
L'absence me brûle
L'absence c'est froid

Ton image s'atténue
Comment la retenir
L'univers obtus
M'écarte de l'avenir
Je vois couler ma peine
Elle a peur de mon sang
Je vois s'ouvrir mes veines
Et s'envoler le temps

Survivre encore à ton silence
Il pleut dehors, c'est ça l'absence
Mon coeur s'emballe
Je n'existe déjà plus
Et mes pétales
Sur la neige sont nus

L'absence est lourde
L'absence me noie
L'absence me brûle
L'absence c'est froid

Le vent t'entraîne
Trop loin déjà
L'absence me tue
L'absente c'est toi


Marie VOSS

Ne bouge pas

Ne bouge pas

Je te raconte un monde enneigé
Glacial
Pitoyable et pathétique
Totalement ignifugé
Débordant d’amour platonique

Les passions charnelles
Comme les oiseaux
Depuis longtemps
L'ont déserté

Regarde
Le soleil ce soir
Vient de tomber
Si violemment
Sur l'horizon
Qu’il a volé en éclats

Jacques HERMAN

samedi 27 juin 2009

Chagrin d'amour

Chagrin d'amour

Dans le chagrin d'amour
La pluie des yeux rouges
Les arbres qui bougent
La morsure pour toujours

La gaité, la beauté
Changent l'hiver en été
Oiseaux des quatre vents
Coulent dans les larmes de la mer

Voici venus les temps amères
Des lumières de l'hiver
Solitudes des rivières de diamants
Allaitement des nuits passagères

La parure de l'hiver
C'est le moment fier
Du renouveau élémentaire
Pour ne pas mourir en mer

Rasib NICOSI

vendredi 26 juin 2009

Poèmes courts ...encore

Poèmes courts ...encore

L’oasis rit quand le désert pleure.

L’ île solaire bruisse de chaleur

La solitude est la charpente de la méditation.

Du haut de la montagne
J’ai la vue à perte de vie.

Sous les froids hivers,
Les fleurs d’une vie rêvent
Aux printemps des ans qui passent.

Le printemps est une mercerie
Qui ne vend
Que des boutons de fleurs.

Les fleurs de l ’été
Sont autant de baisers
Posés sur les lèvres du printemps.

L’automne apprend à voler
Aux feuilles de l’année
Pour qu’elles meurent doucement.

La neige qui tombe
Cache sous sa robe de vertu
La honte des hommes.

Le chat qui sommeille
Ne dort que d’une patte
Et d’un seul clin d’œil.

Patrick LAURAIN

jeudi 25 juin 2009

Mes Merles

Mes Merles

C’est avec grand plaisir que j’ai vu ce matin,
Deux merles se baigner dans ma petite mare,
Ils se sont présentés sans aucune fanfare,
Et font, en se baignant, un sacré baratin.

Ils ont leur petit nid dans un arbre voisin,
Ils voltigent joyeux, fixant leur territoire,
Avec un plan précis, marquant leur trajectoire
D’un côté et de l’autre à travers mon jardin.

J’aime ce merle noir avec sa belle brune,
Qui viennent, très souvent, visiter ma lagune
Pour enchanter mon cœur avec leur sifflements.

Déjà beaucoup d’oiseaux suivent les hirondelles,
Pour remplir le printemps de leurs gazouillements,
Je sens mon cœur danser aux sons des tarentelles.

Christian CALLY

mercredi 24 juin 2009

Mon amour

Mon amour...

Nous voilà face à face
Pour la dernière fois.
Entends-tu les sabots ?
C'est l'armée du Roi...

Mais un jour mon amour
Nous serons libres
Nous seront ivres
Pour la première fois

Fermons nos yeux
Puisqu'on est condamné
A la lueur du feux
Comme un soleil ensorcelé

Comme une étoile indestructible
Ho mon amour, on sera libre!
Et on ira vivre, l'indescriptible
Si tu viens avec moi, on sera libre!

Rien ne sert de courir
Je te rattraperai...
Même en haut de ton empire
Je viendrai te chercher!

Viens voir dans le désert
Le mirage s'animer.
Vient voir dans le cimetière
Notre amour se terminer.

A chacun de tes pas
Je serai avec toi !
Dans chacun de tes draps
Moi je serai hors la loi...

Avons nous donc commis une action étrange ?
La flèche ultime traversant l'éternel
Mon amour, nous sommes des anges...

Mon cœur, sempiternel, cicatriciel
Il est temps de s'éteindre, il temps de s'étreindre
De notre amour, trop peu artificiel.

Chris BLAVIER

mardi 23 juin 2009

Il te reste un écrit

Il te reste un écrit

Il te reste un écrit, non pas juste une page
Mais un peu de mon être enfoui au creux de toi ;
Ne va pas le froisser, qu'il te donne courage
Pour décider demain et renforcer ta foi.

Tu sais, j'aurais voulu pouvoir te dire : "Reste",
Un peu une supplique et savoir te garder,
Te retenir d'un mot ou simplement du geste,
Mais il te faut partir, je devrai patienter.

Et j'aime avoir trouvé autour de nous des signes
Pour oser de mes vers trouver dans le hasard
Ce qui peut nous unir, tracé en quelques lignes ;
Alors reviens moi vite, il est déjà très tard.

J'ai tracé cet écrit au pied de ta demeure,
Il me fallait garder un peu de ton parfum,
Nous nous sommes quittés au tic et tac de l'heure
Mais signé un "à suivre" au bas du parchemin.

À S.

lundi 22 juin 2009

Nature Morte

Nature morte

La vie la nuit ma citadine
Décor orange et ton regard
Evanescents masques d’oubli
Volent nos vies contractuelles

Fascination et jeu oblique
Je fuis l’écueil de tes feux vifs
Tâches électriques blanc cicatrice
Résurrection d’anciens traumas

Je marche seul et insolite
Vers les angoisses de ceux qu’on suit
A chaque pas et chaque instant
Se reconstruit l’urbanité

Sous tes regards pensées publiques
Je porte un masque et me transforme
Sur ton modèle je me dessine
Et à ton tour je me redresse

D’un rien je crée ton univers
C’est l’équivoque de l’origine
Interactions imaginaires
Révélateur de nos fantasmes

dimanche 21 juin 2009

L'imbu

L'imbu

Assis seul devant son miroir
Le diable approche à pas feutrés
Et lorsqu'il fera bien noir
Le diable frappera de son épée.

L'imbu de lui-même
Se trouvait si beau dans ses habits
L'imbu de lui-même
Vous le savez, n'aime que lui.

Le miroir reflétait son visage
Il était seul face à son image
C'était ce qu'il avait le plus aimé
Se regarder, se vénérer, se vanter.

L'imbu se meurt seul devant son miroir
Le diable s'en approche à pas feutré
L'imbu voudrait être accompagné
Mais le diable attend le soir.

L'imbu n'avait aucun remord
Il avait causé tant de tort
Mais rien ne changeait sa vie
Tant qu'il était beau dans ses habits.

Le diable s'en approchait
L'imbu se mirait
Le diable salivait
L'imbu l'attendait.

Le diable le laissa mourir seul
Effaçant son image du miroir
L'imbu mourut seul
Dans la terreur de ne plus se voir.

samedi 20 juin 2009

Souricette s'en va aux baléares

Souricette a mal à la tête.
Depuis ce matin elle fait la navette
Pour remplir le garde-manger
De la maisonnée.

Quant à souriceau,
Il s’est parfumé le museau,
Il a mis son beau manteau,
Il a pris aussi son chapeau,
Sans même un au revoir
Il lui a dit à ce soir.

Souricette en a marre
De mener cette vie barbare.
Il vaut mieux qu’ils se séparent.
Pourquoi n’irait-elle pas aux Baléares ?

La nuit venue,
Souriceau est revenu,
Le museau enfariné,
Pensant que sa belle vahiné
L’attendait enamourée.

Souriceau trouva la maison vide.
Pas la moindre bribe
De nourriture.
Souricette était partie.
Et le garde manger était vide.

vendredi 19 juin 2009

L’étranger de Baudelaire

"Qui aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis? ton père, ta mère, ta soeur ou ton frère?
- Je n'ai ni père, ni mère, ni soeur, ni frère.
- Tes amis?
- Vous vous servez là d'une parole dont le sens m'est resté jusqu'à ce jour inconnu.
- Ta patrie?
- J'ignore sous quelle latitude elle est située.
- La beauté?
- Je l'aimerais volontiers, déesse et immortelle.
- L'or?
- Je le hais comme vous haïssez Dieu.
- Eh! qu'aimes-tu donc, extraordinaire étranger?
- J'aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas... là-bas... les merveilleux nuages!"